jeudi 13 novembre 2014

Une comptine dans un poème contemporain

La porte verte




Regardez-moi, ne me regardez pas,
que je sois nue devant la porte verte,
alanguie comme après l’amour sur l’herbe
ou bien enfouie jusqu’au cou dans l’hiver

des manteaux, bottes et gants, il y a
une enfant nourrie au lait des nuages
voguant sous ma peau à dos de collines
et qui continue, loin de vos désirs

de loup, de votre insatiable faim
de mourir entre mes cuisses, continue
à fredonner sa petite chanson :
Ne regardez pas le renard qui passe,

mais regardez-le quand il est passé.

[in : Guy Goffette. - Un manteau de fortune, suivi de L'adieu aux lisières et de Tombeau du Capricorne. - Préface de Jacques Réda. - 2014. - ISBN 978-2-07-045337-5, page 242]

Pour écouter le poème

Le jeu du renard qui passe